jeudi 1 février 2007

Lits froids - Lits marchands LE DÉFI VALAISAN

Du laisser-faire à la conscience de la planification !

Se battre sur la lex Koller c’est avoir une guerre de retard !

Le vrai enjeu et défi du Valais c’est les lits froids et les résidences secondaires. Force est de constater que ces dernières années les zones à bâtir se raréfient et que les prix des terrains, les loyers excessifs confrontent les stations de montagne à une offre insuffisante de logements à des prix abordables et de lits marchands.

En Valais le nombre de résidences secondaire représentent souvent + du 50% dans les communes touristiques et varient d’un endroit à l’autre (St-Luc 82.8% et Zermatt 45.4%).

Il faut aussi savoir que la progression du nombre de résidences secondaires ne pourra pas être freinée par les limites des zones à bâtir puisqu’en moyenne 40% de ces zones reste constructible.

Les problèmes liés à la multiplication des résidences secondaires sont de deux ordres :

D’abord ceux liés à la structure d’hébergement, ou on observe une forte augmentation des lits froids et une diminution de la part de lits hôteliers dans l’offre d’hébergement avec pour conséquence des stations de moins en moins animées et un cruel manque de lits lors de manifestations importantes (Verbier festival)

La vétusté du parc immobilier car il s’agit de logements trop vétustes ne correspondant plus aux exigences de la clientèle actuelle. De cette manière on «gèle» les lits.

La pression sur les ressources foncières de plus en plus rare se traduit par une explosion des prix mettant en difficulté la population locale et les indigènes pour trouver un logement ou accéder à la propriété. Ces problèmes se répercutent aussi sur les salariés permanents et les travailleurs saisonniers.

Ensuite, on trouve les problèmes financiers et environnementaux dont les coûts liés à la construction et à l’entretien des infrastructures publiques, dimensionnées pour le maximum de population, soit des coûts fixes élevés pour une utilisation moyenne très faible.

La dépendance fiscale des propriétaires de résidences secondaires, par définition très mobiles et sujets à déménagement rapide sans préavis, au cas où d’autres cieux leurs seraient plus favorables.

La dégradation de l’environnement et les atteintes au paysage engendrés par la multiplication et la dispersion des chalets ou appartements de vacances. Avec à la clé, dans la plupart des cas, d’une absence de cohésion architecturale et la mise en péril des ressources naturelles. A moyen terme, l’attrait des stations est ainsi mis en danger par le boom immobilier actuel alors que c’est la première motivation des touristes qui nous visitent.

Finalement, et non des moindre la perte de l’ambiance villageoise replacées par des villes à la montagne avec les problèmes de circulation urbaine péjore encore l’attractivité et la qualité du séjour. La vie sociale et associative disparaît petit à petit et le cœur des stations déserté par les habitants permanents.

Sur le plan économique le cercle vicieux est engagé : la charge foncière interdit l’hôtellerie, le chiffre d’affaire de la station décline, la modernisation du domaine skiable est freinée, la station se paupérise et la bulle immobilière peut créer l’asphyxie.

Les solutions existent, elles sont diverses et originales pour certaines. Maintenant place au courage et aux décisions ambitieuses qui nous permettront de prendre notre destin en main, faute de quoi nous risquons tous de nous retrouver à Genève ou Lausanne et de revenir le week-end avec la nostalgie du bon temps que nous n’avons pas su préserver.

Patrick Bérod, Directeur de l'AHV

2 commentaires:

Patrice Eric Bérod a dit…

Note de l'auteur:
les références de ce billet sont tirés d'un article de M. Christophe Clivaz de l'Institut Economie & Tourisme de l'HEVs à Sierre.

Pierre MICHON a dit…

Pas beaucoup d'activité sur votre blog où vous tentiez de débattre d'un vrai problème.

Février 2007 et puis plus rien, le tourisme valaisan a-t-il trouvé sa solution ?

Si la plupart des résidences secondaires sont vides c'est à mon avis à cause de l'application de la Lex Koler sur les zones touristiques au lieu qu'elle y soit abrogée et la vente permise aux étrangers, au moins aux ressortissants de l'UE et avec dérogations à d'autres.

Lors de quelque achat immobilier que ce soit, il y a trois facteurs recherchés par l'investisseur. D'abord pouvoir utiliser le bien pour son usage personnel, ensuite pouvoir en obtenir un revenu locatif intéressant et ensuite faire faire une plus-value à son investissement. Si un ou deux de ces facteurs manquent, le bien est gelé et inoccupé. C'est un lit froid.

Libérez le marché immobilier dans les zones touristiques à l'ensemble des investisseurs sans que cela soit limité aux seuls suisses et une grande partie des problèmes sera résolue. Que les gens travaillant sur le site soient obligés de se loger en périphérie, pourquoi pas pour au moins qu'ils aient un emploi sur le site. Cette Lex Koler est en train de tuer la poule aux œufs d'or.